Octobre à février 2016 - Cycle « Pour commencer et /ou approfondir » : La pratique des Préliminaires - Ngöndro
La pratique dite des Préliminaires ou Ngöndro qui signifie en Tibetain « qui vient avant, qui précède »- est une partie majeure du bouddhisme, car ces préliminaires représentent, ensemble, pour le pratiquant une base incontournable et solide sur laquelle s’appuient toutes les autres pratiques. Elles sont une porte essentielle pour celui qui veut s’engager de manière sérieuse sur la voie, car elles l ‘amènent à plus de stabilité, de calme et de patience, renforcent sa confiance et lui permettent de mieux saisir le sens de son chemin.
Elles sont traditionnellement divisées en deux parties : Les 4 pratiques préliminaires communes et les 4 pratiques préliminaires spéciales, les premières, sont dites communes car elles le sont à toutes les école du bouddhisme, Hynayas, Mahayana, Vajrayana.
Elles sont une préparation pour les 4 autres qui, elles-mêmes, donnent accès aux pratiques profondes du Vajrayana.
LES PRATIQUES PRELIMINAIRES COMMUNES (septembre à décembre)
Les préliminaires communes,qui sont en réalité des méditations , sont appelées aussi les « quatre réflexions qui nous détournent du cycle des existences » car elles nous permettent de comprendre la situation dans laquelle nous nous trouvons tous , source de souffrance, Il s’agit de méditations sur :
La précieuse existence humaine
Etre doté d’un corps humain est une opportunité sans pareille pour celui qui suit le chemin bouddhiste car ce n’est qu’au travers de cette condition humaine qu’il est possible de parcourir le chemin de transformation de l’esprit qui amène à l’éveil. Ors cette précieuse existence humaine est une opportunité rare, due à la rencontre de causes et conditions relevant du karma et qui reste très rare aussi.
L’impermanence et la mort
Tout est toujours changeant dans nos vies même si nous ne le voyons pas et quand nous le voyons, nous avons souvent beaucoup de mal à accepter cette réalité. Surtout quand l’impermanence nous place quelques fois dans des situations de souffrance. Et quand
elle nous place dans des situations qui nous plaisent, nous oublions qu’elles ne dureront pas et que nous serons à nouveau confrontés au changement. Ainsi aujourd’hui, nous sommes en vie, mais le fait de naître implique celui de mourir, la mort faisant partie de la vie. C’est un processus auquel personne, quel que soit son statut et sa condition, n'échappe et personne n’à le pouvoir de maintenir la vie quand la mort arrive. Il est donc essentiel d’être imprégné profondément de ce principe pour donner un sens à sa vie, accepter les changements, et se préparer à mourir pour mieux vivre.
La loi de l’action et de réaction - Le karma
Toute action produit des effets et connaitre la loi de la causalité amène le pratiquant à s’engager dans la voie de la vertu. Petit à petit, le pratiquant prend conscience des conséquences nuisibles des actions négatives et comprend les raisons de s’engager dans des
actes positifs et dans la voie spirituelle. En effet, nos actes, nos paroles, nos pensées, génèrent des effets et créent les conditions de nos expériences, heureuses ou non. Nous emmenons d ‘une vie à l’autre, par le biais du principe conscient qui va s’associer au
moment de la prochaine existence à une autre forme d ‘existence, la somme de ce que nous avons créé précédemment. Dans cette existence, nous avons à expérimenter les fruits des graines que nous avons semées précédemment et créer les bonnes conditions
pour la suite dans la perspective d’atteindre l’Eveil.
L’aspect défectueux du cycle des existences
Il existe dans le bouddhisme 6 classes d’êtres qui sont en fait des états d ‘esprit, le monde des enfers, le monde des esprits affamés, le monde des animaux, le monde des humains, le monde des asuras (Demi Dieux) et le monde des dieux. Notre condition d’humain et l’esprit qui va avec nous amenant à en voir 2 seulement, les humains et les animaux, les 4 autres classes, qui seront étudiées pendant l’enseignement nous étant invisibles. La loi de l’action et de la réaction - karma nous amène à reprendre naissance dans l’une de ces classes. Mais n’importent lequel de ces états, même le plus fortuné, est rempli de souffrance et ne peut procurer de joie permanente. Nous devons en sortir pour atteindre la libération de la souffrance.
LES PRATIQUES PRELIMINAIRES SPECIFIQUES (janvier à mars 2017)
Il s’agit de pratiques qui préparent spécifiquement aux pratiques profondes du Vajrayana .Elles ne concernent donc pas toutes les écoles du Bouddhisme, mais seulement le Bouddhisme Tibetain et les pratiquants du Vajrayana. Elles font appel à des visualisations
et récitations de mantras. Il s'agit des pratiques de :
Refuge-Prosternations
Il y a ensemble la pratique de la prise de refuge, la pratique des prosternations et le développement de l’esprit d’Éveil. Le pratiquant prend refuge dans les trois joyaux le Bouddha, le Dharma et le Sangha et dans les trois racines les Lamas, les Divinités de méditation et les Protecteur. Il leur rend hommage par le corps en se prosternant, par la parole en récitant et par l'esprit en visualisant, tout en développant l’Esprit d’Eveil, la motivation altruiste.
Méditation de Dordjé Sempa et récitation de son mantra à cent syllabes
Cette pratique est une pratique de purification. Dorge Sempa est considéré comme l’essence de tous les Bouddhas, l’aspect pur de l’eprit. Il s’agit, par la visualisation et la récitation du mantra de 100 syllabes d'enlever les voiles qui recouvrent l'Esprit. Cette pratique
purifie les actes négatifs accomplis au cours des différentes vies, pour soi bien sûr, mais aussi pour tous les êtres.
Offrande du Mandala de l’Univers
Le méditant se rapproche de son maître spirituel en l’imaginant présent et entouré de tous les autres aspects du refuge (cf 1ère préliminaire, Refuge-Prosternations). Dans ce cadre, il développe et fait l’offrande la plus somptueuse qu’il soit possible de concevoir :
un univers, cent univers, des milliards d’univers chacun rempli de ce qui, symboliquement, est représentatif de la beauté, du pouvoir et des richesses, tant au sens propre qu’au sens figuré. Au-delà de son apparente complexité, cette pratique est d’une très grande profondeur car elle va, subtilement, permettre au méditant d’accumuler du savoir-faire, destructeur du voile des perturbations et de la sagesse, destructeur du voile à la connaissance. Les moyens (générosité, éthique, patience, persévérance, méditation) et la connaissance (réalisation de la vacuité comme essence commune tant de celui qui donne, que de ce qui est donné et à qui cela est donné) sont ainsi ultimement réunis. Le Mahayana et le Vajrayana se rejoignent ici grâce à ce moyen habile permettant, en une pratique unique, l’exercice des Six Perfections, ou paramitas.